Charte de la commission Islam & Laïcité

La Commission rassemble des personnes se réclamant ou non d’une appartenance religieuse, d’orientations philosophiques ou spirituelles diverses, et qui partagent la conviction :

que le dialogue et la connaissance mutuelle sont la condition du vivre ensemble dans une société pluraliste

que les lois qui régissent la société n’ont pas pour objet d’imposer des obligations ou des interdits fondés sur des préceptes religieux ou des conceptions métaphysiques particulières tout en garantissant à chacunle droit inaliénable de vivre selon sa conscience dans le respect des lois communes.

Fidèle à ces principes de laïcité et constatant :

 que depuis de nombreuses années la méconnaissance dont est victime l’islam crée autour de cette religion un climat de suspicion et de crainte nourri d’un vieux fonds de racisme, conforté par le nihilisme meurtrierd’individus ou de groupuscules extrémistes isolés se réclamant d’une certaine lecture de l’islam,

 et que de ce fait, de nombreux citoyens français et résidents de culture et/ou de confession musulmane sont victimes de discriminations notamment en matière de pratique religieuse comme dans l’ensemble de la vie sociale, la Commission entend examiner les questions que doivent se poser l’État, les pouvoirs publics, les forces politiques, les instances associatives, et les organismes religieux eux-mêmes, pour que l’ islam et ses pratiquants puissent être pris en compte dans les principes et la pratique de la laïcité de la République et de l’égalité des droits : liberté de conscience et de culte, indépendance de l’État par rapport à tous les cultes, religions et options philosophiques, égalité de traitement pour tous dans le respect des droits de l’homme.

Les travaux de la Commission ne visent pas un approfondissement du dialogue proprement philosophique ou religieux mais à étudier comment les choix personnels qui règlent la vie privée de chacun peuvent respecter, dans l’espace commun de la société politique et de la société civile, des règles permettant à tous de se sentir libres, respectés et en sûreté.

Le champ d’étude de la commission est donc :

les conceptions et les pratiques des religions, et particulièrement de la religion musulmane, dans leurs rapports aux sociétés et aux conditions de la vie commune dans une société pluraliste ;

la pratique institutionnelle et publique de la laïcité ;

le respect et les manquements au respect de la pluralité dans la société civile et politique ;

les moyens de développer dans l’ensemble de la société les conditions du vivre ensemble dans le respect de la pluralité des individus et des groupes.

Organisme d’étude dans le dialogue, la Commission peut rendre publics ses travaux par tout moyen (colloques, conférences, publications, site internet, etc.).

Les membres de la Commission ont toute liberté de défendre à titre individuel ou dans le cadre de leurs organisations, associations, etc. les positions qu’ils estiment devoir prendre dans les débats publics. Ils le font sans engager la Commission.