Non à la discrimination des mères portant un foulard !

Le tribunal administratif de Montreuil a rejeté une requête en annulation d’une disposition introduite dans le règlement intérieur d’une école de cette ville visant en fait à interdire aux mamans voilées d’accompagner les sorties scolaires des classes de cette école au motif que cette disposition serait la légitime application du principe de laïcité. Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale a « pris acte » avec éclat de cette décision de justice qui pour le moment n’a pas été confirmée en appel, ce qui laisse supposer que le ministère prépare le terrain à une interdiction générale faite aux mamans voilées de participer à l’accompagnement de sorties scolaires, et ceci alors que très peu d’établissements scolaires ont cru bon d’introduire de telles dispositions dans leur règlement.

Mais au-delà de l’aspect juridique, l’implication sociale et morale d’une telle décision et des mesures réglementaires qui pourraient en procéder n’est que trop claire : une maman, au motif qu’elle porte le voile, peut être légitimement tenue à l’écart des activités scolaires concernant ses enfants. C’est la notion même de participation citoyenne à l’activité du service public éducatif, pour ce qui concerne les familles, qui est en cause. Comment une telle dépossession ne serait-elle pas ressentie pour ce qu’elle est : une manifestation discriminatoire, islamophobe dans le cas présent ? Comment les familles et les enfants eux-mêmes ne porteraient-ils pas le poids de cette stigmatisation, qui en outre est préjudiciable au bon fonctionnement des sorties scolaires ? Comment l’objectif de cohésion sociale présenté comme une des finalités de l’institution scolaire serait-il conciliable avec de telles discriminations ? Veut-on creuser encore un peu plus le fossé entre l’école et les familles des milieux populaires ?

La commission Islam et laïcité proteste contre toute tentative de bannissement de certaines mamans au motif de telle ou telle particularité vestimentaire qui ne regarde qu’elles et qui n’est nullement en contradiction avec les exigences légales de l’ordre public. Elle s’élève contre cette volonté de stigmatiser et de désocialiser une partie de la population française Elle espère que les chefs d’établissements, et les conseils d’école, soucieux du bien-être et du respect des enfants et du dialogue avec les familles, resteront fidèles à une conception pluraliste et humaniste de la laïcité qui prenne en compte la diversité qui fait la richesse de la France.

Paris le 28 novembre 2011.

Contact : secretariat@islamlaicite.org


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